On me demande souvent quels sont les aliments qui abaissent la testostérone, dans l’espoir de diminuer l’acné…
Trois aliments possèdent bien cet effet, documenté scientifiquement. Pourtant, si votre taux de testostérone est élevé, ils ne devraient pas être votre seule stratégie. J’explique ici pourquoi…
La menthe verte
La menthe verte (Mentha spicata), plus connue pour apaiser l’estomac et rafraîchir l’haleine, a fait l’objet de deux études documentant son effet anti-androgène.
Dans ces deux essais cliniques (1,2), des femmes souffrant de SOPK et d’hirsutisme (pilosité répartie chez la femme selon un type masculin – en clair dans des zones comme le visage, le cou, le thorax, etc.) ont bu de la tisane de menthe verte deux fois par jour pendant 5 jours (essai de 2007) puis 30 jours (essai de 2010). Leur niveau de testostérone sanguin fut ensuite mesuré.
Dans les deux cas, le taux de testostérone « libre », c’est à dire actif, avait diminué de près d’un tiers. Dans ces études, la tisane était préparée en versant de l’eau bouillante sur une cuillerée à thé comble de feuilles de menthe sèches (5 grammes) et en laissant infuser pendant 5 à 10 minutes. Elle était prise deux fois par jour, à raison d’une tasse à chaque fois.
La réglisse
Quand on pense à la réglisse, on pense surtout aux desserts et aux friandises. Bien sûr, il ne s’agit pas ici des friandises, mais bien de la racine de réglisse.
Sous la forme de racine, la réglisse a une action hormonale, et elle diminue notamment le taux d’androgènes.
Dans une étude, 25 hommes ont consommé 7 grammes de racine de réglisse par jour, ce qui occasionna une diminution de 26% de leur taux de testostérone en seulement une semaine (3)
Une autre étude démontre que la réglisse peut également aider les femmes : 3.5 grammes de réglisse par jour diminuaient les niveaux de testostérone de 32% en un cycle menstruel (4).
La graine de lin
Les graines de lin sont riches en vitamines et minéraux, mais elles abaissent également le taux de testostérone.
On pense que c’est grâce aux lignanes. Ces molécules, très présentes dans les graines de lin, « s’attachent » à la testostérone et permet de l’excréter plus facilement (5).
De plus, elles sont riches en omega 3, ce qui est lié également à la diminution de testostérone (6).
Dans une étude portant sur 25 hommes affectés par un cancer de la prostate, la diminution des graisses alimentaires, combinée à la prise de graines de lin aboutit à une diminution significative du taux de testostérone (7).
Une autre étude aboutit à une conclusion similaire auprès de femmes souffrant de SOPK (8)
Alors, en cas d’acné, je bois de la tisane de menthe, me gave de réglisse et saupoudre des graines de lin partout, c’est ça ?
Pas forcément, et ce pour 3 raisons :
1. Souffrez-vous vraiment d’un excès de testostérone ?
D’abord, rappelons que cette stratégie n’a d’intérêt éventuel qu’en cas d’excès d’androgènes sanguin. Ce n’est pas le cas de toutes les acnés, loin s’en faut…
2. Méfiez-vous des contre-indications
Toute plante comporte des contre-indications éventuelles et peut ne pas vous convenir.
- Ainsi, la menthe verte a tendance à réduire l’absorption du fer, donc attention si vous avez tendance à l’anémie. Elle est également déconseillée en cas de problèmes de vésicule biliaire et d’hypertension.
- La réglisse est contre-indiquée durant la grossesse ainsi que chez les personnes souffrant d’ hypertension artérielle, d’insuffisance rénale et d’hypertonie.
- Les graines de lin ne sont pas recommandées aux personnes qui ont des diverticules à l’intestin. Elles peuvent également diminuer l’absorption de certains médicaments…
Cette liste de contre-indications est loin d’être exhaustive. Aussi, si vous envisagez de consommer de grandes quantités de ces aliments, il vous appartient de vous renseigner sur leurs propriétés à titre individuel.
3. Cela ne règle rien !
Surtout, manger beaucoup un aliment particulier ou prendre une plante n’est pas une solution sur le long terme. Cela ne règle rien en profondeur.
Il vous faut comprendre pourquoi votre taux de testostérone est élevé et agir sur cette raison.
Etes-vous insulino-résistante ? Votre thyroïde vous joue-t-elle des tours ? Venez-vous d’arrêter la pilule contraceptive ? Je vous renvoie à l’article suivant, qui explore quelques pistes…
En espérant qu’il vous soit utile !
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À propos de l'auteur : Emanuelle Haudegond
Emanuelle Haudegond est la fondatrice de beaute-pure.com, un site dédié au bien-être féminin hormonal naturel et à la beauté de la peau. Spécialiste de la peau, diplômée de l'état de Californie, elle a longtemps travaillé auprès de dermatologues et de chirurgiens plasticiens avant de fonder sa propre clinique de soins à Los Angeles. Elle a ainsi aidé des milliers de femmes de tous âges à retrouver santé de la peau et bien-être à chaque étape de la vie. Passionnée par la peau, guidée par des principes naturopathiques, elle donne au fil des articles de beaute-pure.com ses astuces pour une peau magnifique. Ancienne acnéïque, elle partage dans sa méthode "7 étapes vers une peau sans acné" sa philosophie d'un combat contre l'acné au naturel. Vous trouverez également dans son e-boutique une sélection de ses produits de soins préférés, adaptés aux peaux à problèmes, et des compléments alimentaires brevetés.
20 commentaires
Les commentaires sont clos.
Bonjour,
Merci pour votre article qui est très compréhensible !
J’aimerais connaitre votre avis sur le « traitement » de l’alopécie androgénique rencontrée avec un SOPK (ce qui est mon cas…); existe-t-il des compléments à prendre ponctuellement pour aider à freiner la chute des cheveux et à booster les follicules ?
Merci !!!
Bonjour Elodie, je crois beaucoup plus à une approche qui consiste à comprendre la cause du problème et à l’aider avec le mode de vie. C’est typiquement ce que vous pouvez faire dans le programme d’Hormone Harmonie, qui comprend un protocole très complet anti-androgènes. En clair, vous aurez un plan qui ne se limitera pas à un/des compléments alimentaires, mais qui vous donnera beaucoup plus d’astuces, conseils et outils pour attaquer le problème à la racine. Je vous laisse regarder et revenir vers moi si vous avez des questions.
Bonjour Emanuelle, Je vous remercie pour votre article enrichissant.
ayant fait des bilans thyroïdiens, j’ai eu comme résultat un taux des anticorps anti-TPO et anticorps anti-Thyroglubulines élévés, ma TSH et T3 et T4 sont bons, j’ai un taux élevé de testostérone et je souffre d’hirsutisme ,ajoutant à cela un syndrome des ovaires polykystiques et la maladie cœliaque.
Que me conseillez vous pour diminuer ce taux de testostérone s’il vous plait ?
J’ai un SOPK sans résistance à l’insuline, sans avoir pris de contraceptif hormonal et sans allergies, intolérances (je pense), mes marqueurs d’inflammation dans le sang sont à zero et ma TSH est à 1 donc un bon résultat.
Qu’est-ce que je peux faire dans ce cas à part prendre ces aliments/compléments de manière durable ?
Bonjour Clara, je n’irais pas aussi vite. 1. La TSH est notoirement insuffisante pour détecter un problème thyroïdien, il vous faut le taux de T3, T4 et les anticorps thyroïdiens. Et le taux de 1 pour la TSH est OK pour la médecine allopathique mais pas pour la médecine dite « intégrative »: https://www.acufunkture.com/a-functional-medicine-perspective-on-your-thyroid-health/ 2. Les marqueurs d’inflammation dans le sang également ne détectent qu’une partie de l’histoire. 3. Les intolérances sont difficiles à détecter par test mais peuvent l’être en pratiquant des périodes d’éviction totale.
bjr on m a diagnostiqué le SOPK et j ai besoin de votre aide pour reduire le taux d andogene dans mon organisme.
Bonjour, il existe effectivement beaucoup de choses que vous pouvez faire. Je suis en train de créer mon programme sur les hormones, en espérant l’avoir prêt cet été. Il devrait beaucoup vous aider.
La réglisse moi ça m’a donné des pellicules et j’ai appris que ça pouvait chez l’homme stimuler la testostérone alors je le déconseille
bonjour
j’ai consommé de la reglisse en infusion et j’aimerais savoir si cela pouvait avoir exacerbé ma testostérone
Pourriez-vous détailler davantage le lien entre baisse de la testostérone et consommation d’omégas 3?
Etant en pleine formation de bodybuilding et pratiquante de musculation (mais aussi en plein arrêt de pilule depuis bientôt 1 mois), dans nos cours nous avons appris que les lipides et notamment les omégas 3 auraient des effets anaboliques. Savez-vous si leur effet anabolique est en lien avec une autre hormone (autre que la testostérone) ou comment expliquer cela ?
Merci d’avance 🙂
Bonjour, si on a un problème de sensibilité à la testostérone sans pour autant avoir des taux élevés, que conseillez vous?
… de travailler sur l’inflammation, car c’est généralement associé.
Bonjour,
J’aimerais savoir si consommer les graines de lin sous forme d’huile aura les même effets sur la testostérone ? Est ce qu’il y a aussi les lignanes? Elles sont presentes dans l’huile également?
Merci à vous.
Non, l’huile de lin n’a pas les lignanes, Elise. Il faut consommer des graines, et les moudre au fur et à mesure (dans un moulin à café par exemple) car autrement, ce mélange rancit très vite et devient néfaste à la santé.
Bonjour Emmanuelle
Article très intéressant, comme toujours.
Je me demandais, (je commence un arrêt très progressif de la pilule sur 10 à 12 mois), je prend diane35 depuis 6-7 ans, (J’en ai 25) et cette pilule marche merveilleusement bien sur moi (bien que je doivent faire très attention à mon alimentation si je veux vraiment une peau 0 défaut, mais bref). Si elle marche si bien, cela veut-il forcément dire que j’avais un problème de trop de testosterone/Androgene ou pas forcément ?
Sachant que de base, avant pilule, je n’avais aucun problème de pilosité, ni d’alopecie, mais une acné persistante non inflammatoire (pleins de tout petits boutons minuscule sous peau sur la mâchoire, front, cou, buste, dos). Sachant également qu’à une époque, j’ai pris de la Pueraria murifica (toujours avant pilule, riche en oestrogene je crois) et que cela avais aggravé mon acné, j’avais de gros boutons enflammés.. et sachant aussi que, a l’arret de commercialisation de diane35, j’ai comme une idiote, pris à plusieurs reprise la pilule du lendemain (du coup, je ne sais plus vraiment si l’acné aussi nombreuse au niveau du dos et buste, n’est pas apparu à ce moment, je ne suis plus certaines que j’en avais de partout avant ma première prise de pilule)
En bref j’essaie de retracer mon historique, pour essayer de comprendre quel était mon problème à la base, pour anticiper mon arret de pilule, mais c’est un vrai casse tete…
Auriez vous une piste ?
Je vous remercie d’avance
Bonjour Sab, il est difficile de savoir ce que votre corps fait au naturel, car la période sans pilule est à l’adolescence, ce qui est un moment très particulier. Il va falloir attendre pour en savoir plus, d’autant que vous prévoyez une période de sevrage longue. Ce n’est qu’à l’issue de ce sevrage que votre corps « parlera »…
Effectivement, mon acné à l’âge adulte aura une origine probablement différente qu’à l’adolescence..
Pensez vous qu’un arrêt sur 12 mois peut engendrer un dereglement hormonal encore plus important ? C’est sur cette durée que je me sens de le faire, mais peut etre ai-je tort , que c’est trop long.
De plus, quand je serai à la fin de mon sevrage (quand je prendrai plus que 2 ou 3 pilule dans la semaine) est ce dangeureux de tester des plantes en interne comme la sauge, lalchille, feuille de framboisier ou le palmier nain par exemple ?
Merci à vous
et y a t- il des plantes qui diminuent la sensibilité à la testostérone ?
Oui, il en a Aurélie, mais l’idée est la même que pour les aliments : une plante, un supplément, un aliment particulier ne sera qu’une béquille passagère. La guérison doit venir de la personne elle-même, qui doit retrouver l’équilibre de l’intérieur. C’est la seule solution sur la durée. C’est pourquoi les plantes ne devraient être utilisées qu’avec un plan de mode de vie. Ce plan sera basé sur l’alimentation, la gestion du stress, l’exercice physique, l’optimisation du sommeil et l’élimination des perturbateurs endocriniens. De plus, ce plan doit être personnalisé en fonction du profil de la personne, comme le choix de la plante elle-même (si on décide de l’utiliser). L’approche naturopathique vise à retrouver l’équilibre, et non à masquer les symptômes. C’est très important, car ce symptôme nous « parle ». Si nous ne l’écoutons pas, si nous le masquons, le problème se développera en silence et peut devenir plus grave. Par exemple, si l’hyperandrogénie est due à une résistance à l’insuline, et que nous prenons une plante pour masquer les symptômes, la résistance à l’insuline peut évoluer en diabète de type 2. Alors qu’une alimentation adaptée, de l’exercice physique adapté et la gestion du stress peuvent très favorablement agir sur l’insulino-résistance… et ce pour la durée.
Dans le cas d’une sensibilité génétique donc sans lien avec l’insuline ou une inflammation.