Femmes: les 7 hormones les plus importantes

Les 7 hormones les plus importantes chez la femme

Vous êtes très nombreuses à me poser des questions sur les hormones… C’est un large sujet, alors j’ai pensé qu’un « mini-série » d’articles sur la question serait utile. Je vous propose de commencer aujourd’hui par un bref tour d’horizon des 7 hormones les plus importantes.
Pourquoi sont-elles les plus importantes ?

  • Parce que, lorsqu’elles sont déséquilibrées, ces hormones peuvent générer de l’acné, vous faire grossir, déprimer, vous fatiguer, voir provoquer des maladies.
  • En équilibre cependant, elles rendent la vie plus agréable : elles vous donnent de l’énergie, vous rendent plus fertile, contribuent à stabiliser votre poids, vous aident à bien dormir, à garder un moral d’acier et une peau de pêche.

Bref, elles influencent certainement beaucoup de vos comportements et changent votre vie au quotidien. Elles valent donc largement la peine d’être connues…

Le cortisol – l’hormone du stress

Le cortisol est sécrété par vos glandes surrénales (des petites glandes qui sont situées au dessus des reins). Il est « fabriqué » en grande quantité lorsque votre cerveau pense que vous êtes en danger.
Il s’agit d’un réflexe ancestral, qui nous vient du fond des âges. Il faut s’imaginer aux temps préhistoriques, lorsque nous devions faire face à de multiples dangers, par exemple un ours qui nous attaque.  Nous sommes programmés pour deux réponses possibles : la fuite ou l’attaque. Dans ces deux cas, il nous faut de l’énergie rapidement. Alors le cortisol augmente notre pression artérielle et déclenche une hausse de la glycémie (le sucre sanguin), pour que nos muscles soient forts et que nous puissions survivre. Par ailleurs, notre corps estime que toute autre fonction autre que la survie devient accessoire. C’est pourquoi la digestion est ralentie et que nous produisons moins d’hormones sexuelles. C’est logique : pourquoi assurer notre descendance, alors qu’il nous faut juste rester en vie ?
Malheureusement, notre cerveau ne sait pas distinguer le vrai danger (l’attaque de l’ours) et le « faux » danger, celui qui est seulement perçu. De nos jours, c’est extrêmement problématique : chaque remarque désagréable de notre supérieur hiérarchique, chaque brouille avec notre conjoint, chaque embouteillage… peut occasionner une sécrétion de cortisol. De plus, ce stress peut être psychologique ou physique : une infection, faire trop de sport, perdre du poids font également sécréter du cortisol. Autant dire que nous sommes nombreux à produire du cortisol en trop grande quantité.
De plus, nous sommes à l’origine programmés pour évacuer ce cortisol par l’exercice physique immédiatement après sa sécrétion. Rappelez-vous : il doit nous aider à fuir ou à lutter. Or aujourd’hui, à moins d’envoyer notre boss sur le ring et d’écharper notre conjoint, ce sera rarement le cas.
L’excès de cortisol mène à une myriade de problème : il agit sur la digestion, sur le sommeil, l’immunité … Mais surtout, le cortisol a un impact sur l’ensemble des autres hormones. Votre libido, votre fertilité, la régulation du sucre dans votre sang (glycémie) et votre métabolisme dépendent ainsi indirectement du cortisol.

L’insuline – l’hormone de la régulation du sucre sanguin

Le rôle de l’insuline, c’est de réguler le sucre dans le sang (glucose). Le glucose est le fruit de la consommation de glucides : le sucre bien sûr, mais également les céréales, les aliments à base de farine, tels que le pain, les pâtes, etc.
Comme un excès de sucre sanguin est dangereux pour nos organes, l’insuline a pour mission de chasser ce sucre du sang pour l’amener à nos cellules, ce qui nous donne de l’énergie.
Mais si vous avez trop de sucres ou de féculents dans votre alimentation, vous n’aurez pas besoin de cette énergie, et l’insuline va la stocker sous forme de gras. Vous serez donc en risque de surpoids. L’insuline stimule également les glandes sébacées de la peau et la production d’androgènes. Elle favorise donc l’acné.
Par ailleurs, si la situation se prolonge, vos cellules vont devenir moins sensibles à l’action de l’insuline. On dit qu’elles sont « résistantes » à l’insuline (insulino-résistance). L’insuline aura tendance à rester dans le sang, ainsi que le glucose. C’est l’antichambre du diabète.

La thyroïde – l’hormone de l’énergie

Les hormones thyroïdiennes sont une sorte de « démarreur » indispensable pour chaque cellule du corps. Elles ont donc un impact sur pratiquement toutes les fonctions corporelles, de votre rythme cardiaque à votre capacité à concevoir un bébé.
Si vous ne produisez pas assez d’hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie), tout ralentit : votre métabolisme bien sûr, mais vous voilà également plus fatiguée, constipée, vos ongles deviennent cassants, vous pouvez souffrir de syndrome pré-menstruel, avoir des difficultés à concevoir…
La production de l’ensemble de vos autres hormones peut être ralentie.
Une variation même légère de vos hormones thyroïdienne peut avoir un énorme impact sur vos autres hormones.
C’est pourquoi la thyroïde est une glande très importante!

L’œstrogène – l’hormone de la féminité

L’œstrogène est l’hormone féminine par excellence : c’est l’hormone qui à la puberté nous donne des seins, des poils pubiens et nos courbes. Elle régule le cycle menstruel, permettant le développement de l’ovule. Elle est fabriquée essentiellement à partir de nos ovaires, mais également de nos glandes surrénales et de notre masse graisseuse.
Il existe trois formes d’œstrogènes, qui jouent des rôles très différents :
L’œstrone (E1) est la forme la plus « faible » d’œstrogène. C’est celle qui nous reste principalement après la ménopause.
L’œstradiol (E2)  est la forme la plus puissante d’œstrogène. Beaucoup de femmes tendent à en avoir de trop. La version synthétique de l’estradiol se trouve dans beaucoup de produits cosmétiques et d’entretien. L’œstradiol est la forme d’œstrogène souvent incriminée dans le développement de certains cancers : des seins, des ovaires, de l’utérus, de la thyroïde et des poumons (même chez les non-fumeurs).
L’œstriol (E3) est considéré comme l’œstrogène « protecteur ». Il nous permet de garder une peau souple, un vagin lubrifié, nous protège des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes. Il semblerait également qu’il puisse jouer un rôle anti-cancer.
L’œstrogène agit en tandem avec la progestérone : ces deux hormones se complètent.
L’œstrogène est une hormone qui fait souvent peur. Pourtant elle est essentielle à notre bien-être et à notre santé. Quand elle est en équilibre avec la progestérone, elle nous rend énergique, nous donne une peau souple et des cheveux sains et nous permet de rester concentrée. Elle protège nos os et notre coeur et influence des neuro-transmetteurs dans le cerveau qui agissent sur l’humeur (sérotonine). On ne peut vraiment pas s’en passer !

La progestérone – l’hormone de la fertilité

La progestérone est fabriquée essentiellement par nos ovaires et par nos glandes surrénales.
Dans les ovaires, c’est le corps jaune qui sécrète la progestérone, en deuxième partie du cycle (phase lutéale).
La progestérone agit sur la muqueuse de l’utérus (ou endomètre). Elle renforce celle-ci pour faciliter l’implantation éventuelle d’un embryon. S’il n’y a pas de fécondation, elle permet la survenue des règles à la fin de chaque cycle menstruel.
Mais le rôle de la progestérone ne s’arrête pas là : elle est profondément apaisante, vous permet de garder les idées claires et de bien dormir la nuit. Elle contre-balance  l’oestrogène, et stimule la thyroïde.

La testostérone – l’hormone de la libido

C’est exact : nous aussi, les femmes, sécrétons des androgènes. Un travail effectué par nos ovaires et nos glandes surrénales. Bien que que la testostérone soit associée à la masculinité, les femmes en ont besoin en petite quantité pour se sentir bien. Elle joue, entre autre, un rôle-clé sur notre libido.
La testostérone se convertit aisément en œstrogène (les trois formes). C’est pourquoi des niveaux adéquats de cette hormone sont nécessaires pour maintenir des niveaux optimaux d’œstrogène.

L’ocytocine – l’hormone du lien

L’ocytocine est l’hormone dite de l’amour et du lien.
Elle est libérée lors de l’orgasme, et par les mères lors de la naissance et de l’allaitement.
L’ocytocine est extrêmement importante pour la femme, car elle permet de lutter efficacement contre l’excès de cortisol. Ces deux hormones ne peuvent cohabiter : quand le niveau d’ocytocine est élevé, le niveau de cortisol descend.
Un moyen simple de faire monter le niveau d’ocytocine est le contact physique.
Se prendre dans les bras ou se faire des cadeaux sont des moyens à la fois très simples et très efficaces pour augmenter le niveau d’ocytocine.

À suivre!
Dans les articles à suivre, j’aborderais le fonctionnement des hormones, les principales causes de dérèglement hormonal, et bien sûr ce qu’il est possible de faire.
Vous connaissez une amie, une sœur, une cousine, etc. que cette série d’articles peut aider? Partagez!

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À propos de l'auteur : Emanuelle Haudegond

Emanuelle Haudegond est la fondatrice de beaute-pure.com, un site dédié au bien-être féminin hormonal naturel et à la beauté de la peau. Spécialiste de la peau, diplômée de l'état de Californie, elle a longtemps travaillé auprès de dermatologues et de chirurgiens plasticiens avant de fonder sa propre clinique de soins à Los Angeles. Elle a ainsi aidé des milliers de femmes de tous âges à retrouver santé de la peau et bien-être à chaque étape de la vie. Passionnée par la peau, guidée par des principes naturopathiques, elle donne au fil des articles de beaute-pure.com ses astuces pour une peau magnifique. Ancienne acnéïque, elle partage dans sa méthode "7 étapes vers une peau sans acné" sa philosophie d'un combat contre l'acné au naturel. Vous trouverez également dans son e-boutique une sélection de ses produits de soins préférés, adaptés aux peaux à problèmes, et des compléments alimentaires brevetés.

19 commentaires

  1. Lea 22 Mai, 2019 à 11:45 pm

    Bonjour Emanuelle,
    J’aimerais savoir quand va avoir lieu la prochaine méthode avancée ?
    Merci

    • Emanuelle Haudegond 23 Mai, 2019 à 6:27 am

      À ce stade, je réfléchis plutôt à un programme visant le rééquilibre hormonal. Je ne peux pas trop en parler en ce moment, ce n’est pas abouti. Mais je porte cela en moi depuis des années, alors j’espère que cela sortira bien un jour…

  2. karima 27 Déc, 2018 à 8:27 pm

    Bonjour,

    J’aimerai savoir comment augmenter naturellement son taux de progestérone. Quels sont les aliments qui en contiennent beaucoup.

    Merci

    • Emanuelle Haudegond 28 Déc, 2018 à 10:04 pm

      Bonjour Karima, d’abord, comme la progestérone et le cortisol (l’hormone du stress) sont fait avec le même matériau de départ, la pregnenolone, il faut agir sur le stress, pour ne pas se retrouver en manque de progestérone. C’est le stress qui nous prive en premier de la progestérone. Ensuite, aucun aliment ne contient directement de la progestérone, mais les nutriments suivants sont essentiels pour que notre corps la fabrique : la vitamine C (camu-camu…), le zinc (huitres, graines de courges), le magnésium (lentilles, cacao..), la vitamine E (noisettes, amandes, avaocats…), B6 (saumon, noix, bananes..), la L-arginine (lentilles, poulet..), le soufre (brocoli, tous les choux…). Enfin, nous les femmes fabriquons la progestérone en ovulant. Donc si quelque chose nous empêche d’ovuler régulièrement, il faut avant tout s’interroger sur cette cause. J’en parle ici et ici.

      • karima 29 Déc, 2018 à 5:32 pm

        Je vous remercie pour toutes ces informations.

        Bien à vous

        • Emanuelle Haudegond 30 Déc, 2018 à 12:34 pm

          Pas de soucis. Je suis navrée que le sujet soit parfois un peu compliqué et qu’il n’y ait pas de « recette » simple. Mais si on veut résumer, plus de progestérone, c’est 1. une ovulation régulière 2. moins de stress 3. des nutriments

  3. muriel 03 Juin, 2018 à 9:23 am

    bonjour,
    merci pour vos articles très complets.
    comment faire pour savoir si une de nos bonnes hormones est malade ou ne fonctionne pas bien .
    j’ai un problème de sommeil et de perte de cheveux depuis plusieurs mois.

    si vous pouvez me donner de bon conseils pour allez mieux .

    je vous remercie par avance.

  4. Lisa 26 Mai, 2018 à 2:22 pm

    Bonjour,
    Merci pour vos articles. Je vous ai découvert lorsque je me renseignais sur la façon de me battre contre mon acné persistante.. J’ai appris depuis que j’ai des ovaires polykystiques.. Une coelioscopie et un drilling ovarien plus tard, pas grand chose n’a changé…
    Aujourd’hui je cherche des solutions efficaces pour lutter contre cette acné que je ne supporte plus (et qui ne se calme un peu que pendant les règles). Avez vous des conseils ? Dois je aller voir un endocrinologue ? J’ai repris la pillule depuis 1mois (leeloo), ma gyneco n’ayant pas voulu me prescrire diane 35.
    Merci pour vos conseils !

  5. Emmanuelle 21 Mai, 2018 à 6:55 am

    Bonjour Emmanuelle,

    Merci beaucoup pour cet article ainsi que tous les autres ! Il est bon de pouvoir compter sur vos explications et conseils à travers eux. J’ai un déficit de testostérone (et des cycles courts, environ 21 jours). Est-ce que ce déficit peut être cause d’acné ?

    Je vous remercie.

    • Emanuelle Haudegond 27 Mai, 2018 à 9:29 am

      Bonjour Emmanuelle,
      Les hormones « marchent » toujours ensemble, c’est pourquoi le manque de testostérone ne doit pas s’analyser seul, mais toujours en relation avec l’ensemble du panel du bilan hormonal. La testostérone est par exemple dépendante du niveau de progestérone, car la propgestérone se convertit en androsténedione, à partir de laquelle la testostérone est produite. Donc une des causes possibles du manque de testostérone sera alors le manque de progestérone. Mais également de d’autres choses. 21 jours, c’est vraiment court pour un cycle. Cela peut être un signe de cycle anovulatoire (sans ovulation), ou une phase folliculaire courte, ou une phase lutéal courte. Donc il serait vraiment intéressant dans votre cas d’analyser votre cycle en symptothermie. En observant quand et si vous ovulez, sur plusieurs mois, vous auriez une meilleure image de c qui se passe exactement chez vous. Pour répondre à votre question : oui, cette situation peut conduire à de l’acné. Mais je doute que ce soit la seule chose que vous ressentiez. Généralement un manque des testostérone chez la femme se traduit également par une fatigue, un manque de libido, et l’incapacité à fabriquer du muscle avec l’exercice physique, donc un manque de tonicité générale…

  6. gauchet zoe 14 Mai, 2018 à 10:06 am

    Bonjour merci et bravo pour cet article fort intéressant ! Connaissez vous des complements alimentaires qui rééquilibrent le terrain hormonal (même avant la ménopause) ?
    Merci milles fois d’avance pour votre conseil.
    Zoé

    • Emanuelle Haudegond 14 Mai, 2018 à 10:31 am

      Bonjour Zoé, en fait on peut rééquilibrer le plus souvent avec l’alimentation et le mode de vie. Je vais en parler plus en détail, c’est passionnant… et sacrément utile à savoir !

  7. Chloé {KindaBreak} 14 Mai, 2018 à 7:49 am

    Bravo pour cet article très enrichissant et très bien expliqué. J’ai toujours autant de plaisir à vous lire, les sujets sont bien trouvés.

  8. Leslie 13 Mai, 2018 à 9:23 am

    Merci beaucoup Emmanuelle pour cet article très intéressant. Est-ce que vous avez des livres complets sur le sujet à conseiller ?

  9. Camille 13 Mai, 2018 à 8:21 am

    Merci Emmanuelle
    Vos articles sur les hormones sont vraiment très intéressants et m’aident à comprendre plein de choses sur mon état général. Autant de pistes à explorer.
    Mille merci

    • Emanuelle Haudegond 14 Mai, 2018 à 10:32 am

      Super Camille, heureuse que cela vous soit utile…

  10. sonia 12 Mai, 2018 à 11:20 am

    Bonjour,
    Je sais que vous ne voulez pas vous substituer à l’avis d’un professionnel mais est ce qu’il serait possible si je vous donne mes résultats d’analyses hormonales ainsi que celle que j’avais fait il y a un moment pour les hormones libres, que vous me donniez juste un avis, une orientation sur ce qui pourrait peut être être la cause de mon acné et me dire peut être vers quelle solution naturelle je peux me tourner s’il vous plait ? merci.

    • Emanuelle Haudegond 14 Mai, 2018 à 10:34 am

      Bonjour Sonia, en fait l’analyse des bilans est rarement suffisante : je vais expliquer bientôt pourquoi, dans un futur article.

Les commentaires sont clos.

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