Acné rouge qui gratte ? Vous êtes peut-être intolérante à l’histamine.

Acné rouge ? C'est peut-être relié à l'histamine

Votre acné vous gratte et elle est rouge ?

Est-elle pire en première partie de votre cycle, voire autour de votre ovulation, parfois juste avant vos règles?

Avez-vous tendance aux migraines, au syndrome prémenstruel, à l’anxiété, à la fatigue ?

Vous êtes peut-être intolérante à l’histamine.

Je vous invite à en savoir plus sur ce sujet grâce à l’interview de Christèle Scarland-Sabini, nutrithérapeute fonctionnelle et spécialiste de l’intolérance à l’histamine.

Qu’est-ce que l’histamine ?

L’histamine est une substance naturelle. Elle est fabriquée par notre corps et est présente dans certains aliments.

On la connait surtout son rôle dans l’immunité.

L’histamine est fabriquée et stockée dans les globules blancs tels que :

  • les mastocytes qui se trouvent dans les tissus
  • les basophiles qui circulent dans le sang

Lorsque le système immunitaire est activé, l’histamine est la première “substance de défense”: elle dilate les vaisseaux sanguins de manière à ce que les globules blancs puissent rapidement identifier et attaquer la source du danger.

À la suite de ce processus, des enzymes spécifiques, l’histamine n-méthyltransferase (HNMT) au niveau de notre système nerveux et la diamine oxidase (DAO) au niveau de nos intestins, vont dégrader l’histamine afin qu’elle soit éliminée.

L’histamine est donc a priori une bonne chose pour nous car elle est là pour nous protéger. Elle se concentre de manière temporaire et est censée être évacuée.

Quand l’histamine s’emballe…

Malheureusement, il peut arriver qu’un excès d’une bonne chose puisse devenir une mauvaise chose.

C’est typiquement le cas de l’histamine.

Quand nous sommes exposés à trop d’histamine (par des sources alimentaires, un excès de production ou une incapacité à l’éliminer), elle va circuler dans notre sang et peut affecter de multiples systèmes.

Voici quelqu’unes des manifestations les plus communes d’un excès d’histamine :

  • Démangeaisons (surtout de la peau, des yeux, des oreilles et du nez)
  • Urticaire
  • Rougeurs (l’intolérance à l’histamine accompagne souvent l’acné rosacée)
  • Insomnie
  • Asthme
  • Acné
  • Gonflement des tissus (visage, gorge…)
  • Hypotension (chute de la pression artérielle)
  • Fatigue
  • Tachycardie
  • Anxiété
  • Douleur de poitrine
  • Congestion nasale et nez qui coule
  • Conjonctivite (yeux irrités, larmoyants, rougis)
  • Mal à la tête
  • Fatigue, confusion, irritabilité
  • Perte de conscience
  • Crampes intestinales
  • Reflux acide au niveau de l’estomac
  • Vertiges
  • Multiples intolérances alimentaires

C’est quoi, trop d’histamine ?

Il n’existe pas un niveau d’histamine standard dans le sang à partir duquel tout le monde va réagir.

Il s’agit d’une réponse individuelle.

Certaines personnes vont être très sensibles à des niveaux peu élevés, le plus souvent parce qu’elles ont du mal à dégrader l’histamine ou à l’éliminer.

Leurs enzymes n’arrivent pas à faire leur travail, ou elles sont insuffisantes.

D’autres ont des mastocytes très réactifs, qui produisent trop d’histamine rapidement.

On parle alors d’intolérance à l’histamine ou de trouble d’activation mastocytaire (Mast Cell Activiation Disorder, ou MCAD).

Qu’est-ce qui prédispose à l’intolérance à l’histamine ?

De nombreux facteurs interviennent, dont des variations génétiques.

Souvent, l’intolérance à l’histamine est occasionnée par :

  • Un problème digestif (infection de type SIBO, présence de parasites, intestin poreux…)
  • Un stress psychologique
  • Prise de certains médicaments : AINS (anti-inflammatoires non-stéroïdiens), aspirine, certains diurétiques, antibiotiques, antidépresseur…
  • Exposition à des métaux lourds
  • Exposition à de la moisissure
  • Carences en nutriments (particulièrement la vitamine C, le cuivre, le magnésium, la vitamine B6)
  • Un mauvais fonctionnement du foie et particulièrement de sa deuxième phase de détoxication
  • Des troubles comme la mastocytose, qui conduit à trop de mastocytes

On peut souvent comparer votre tolérance à l’histamine à un seau.

Si vous combinez plusieurs des facteurs précités, votre seau est déjà bien rempli.

Il vous suffira de consommer des aliments riches en histamine et le voilà qui déborde. Il en sera de même si vous n’arrivez pas à l’éliminer correctement.

L’histamine et les hormones

L’intolérance à l’histamine est beaucoup plus fréquente chez les femmes. Rien d’étonnant : elle est intimement liée aux oestrogènes.

On ne sait pas trop qui est l’oeuf et qui est la poule 🙂 mais les oestrogènes augmentent l’histamine et l’histamine augmente les oestrogènes.

C’est pourquoi les effets de l’histamine sont particulièrement ressentis quand :

  • les oestrogènes sont plus élevés
  • ou quand ils ne sont pas suffisamment contrebalancés par la progestérone

Ce sera le cas par exemple :

  • pendant la première partie du cycle et plus encore en approchant de l’ovulation
  • avant les règles
  • à la préménopause
  • en cas de conditions directement reliées aux oestrogènes, comme l’endométriose.

A contrario, les effets de l’histamine sont moindres pendant la grossesse. En effet, le placenta fabrique naturellement l’enzyme DAO, qui permet d’éliminer l’histamine. Le placenta fabrique également de la progestérone qui contrebalance les oestrogènes.

D’autres situations hormonales sont associées à l’intolérance à l’histamine :

  • Les problèmes thyroïdiens d’origine auto-immune (maladie d’Hashimoto, de Graves) car l’enzyme DAO est située au niveau de la muqueuse intestinale, souvent dégradée lors de ces pathologies.
  • Le SOPK car l’histamine est très inflammatoire, ce qui accentue les problèmes de résistance à l’insuline.

Que pouvez-vous faire en cas d’intolérance à l’histamine ?

Dans un premier temps, de manière temporaire, vous pouvez réduire certains aliments et changer certains modes de préparation des aliments.

Aliments riches en histamine qui pourraient par eux-mêmes provoquer une surcharge d’histamine :

  • Alcool (y compris le vin, le champagne, la bière)
  • Bouillon d’os
  • Collagène
  • Nourriture en boîte (sardines…)
  • Fromage
  • Chocolat
  • Aubergine
  • Aliments fermentés (kéfir, kimchi, yaourt, choucroute)
  • Légumineuses (soja, pois chiches, arachides)
  • Champignons
  • Fruits secs
  • Noisettes, noix
  • Aliments transformés
  • Produits de viande fumée (bacon, salami, saumon, jambon)
  • Fruits de mer
  • Épinard
  • Vinaigre

Aliments qui libèrent de l’histamine :

  • Avocats
  • Bananes
  • Agrumes (kiwi, citron, citron vert, papayes, ananas, prunes)
  • Fraises
  • Tomates
  • Germe de blé

Bloqueurs enzymatiques de la diamine oxydase (DAO) :

  • Alcools
  • Boissons énergisantes
  • Thés (noir, vert)

De la même manière, comme l’histamine se développe au fur et à mesure de la maturation des aliments et pendant la cuisson, il convient de :

  • manger des aliments très frais
  • surgeler immédiatement les restes
  • privilégier les cuissons courtes

C’est tout particulièrement le cas des protéines, dans lesquelles l’histamine se développe très rapidement. En cas d’intolérance à l’histamine forte, le poisson par exemple doit être fraîchement pêché, vidé et cuit en moins de 30 minutes.

Votre viande devrait être la plus fraîche possible (pas de viande sous plastique). Dès l’achat, il vaut mieux la congeler très rapidement également.

Solutions à long terme

Cette stratégie est cependant difficilement applicable à long terme.

En effet, de nombreux aliments à éviter pour l’histamine sont bénéfiques à notre santé. Ils diversifient notre microbiote (aliments fermentés) ou sont anti-inflammatoires (poissons gras…)

Par ailleurs, une éviction aussi radicale est source de stress et peut facilement générer des troubles de comportement alimentaire.

C’est pourquoi il est préférable :

  • de comprendre ce qui est à l’origine de l’intolérance à l’histamine
  • d’agir pour élargir votre tolérance

En d’autres termes : il faut trouver ce qui « remplit » votre seau d’histamine.

  • Avez-vous des soucis digestifs ?
  • Une infection ?
  • Des carences  ?
  • Votre foie effectue-t-il son travail correctement ?
  • Avez-vous besoin d’équilibrer vos hormones ?
  • Êtes-vous exposée à des moisissures ? À des métaux lourds ?
  • Est-ce une combinaison de ces différents soucis ?

Pour le déterminer, vous aurez certainement besoin de tests complémentaires.

Il est dès lors préférable d’avoir l’appui d’un praticien formé à ces questions.

À long terme, en agissant en amont sur tout ce qui vous rend intolérante à l’histamine, vous deviendrez ainsi moins sensible. L’histamine ne sera plus un problème !

Vous trouverez plus de détails dans la vidéo suivante et n’hésitez pas à poser vos questions éventuelles en commentaire.

Partagez cet article !

À propos de l'auteur : Emanuelle Haudegond

Emanuelle Haudegond est la fondatrice de beaute-pure.com, un site dédié au bien-être féminin hormonal naturel et à la beauté de la peau. Spécialiste de la peau, diplômée de l'état de Californie, elle a longtemps travaillé auprès de dermatologues et de chirurgiens plasticiens avant de fonder sa propre clinique de soins à Los Angeles. Elle a ainsi aidé des milliers de femmes de tous âges à retrouver santé de la peau et bien-être à chaque étape de la vie. Passionnée par la peau, guidée par des principes naturopathiques, elle donne au fil des articles de beaute-pure.com ses astuces pour une peau magnifique. Ancienne acnéïque, elle partage dans sa méthode "7 étapes vers une peau sans acné" sa philosophie d'un combat contre l'acné au naturel. Vous trouverez également dans son e-boutique une sélection de ses produits de soins préférés, adaptés aux peaux à problèmes, et des compléments alimentaires brevetés.

2 commentaires

  1. Clarisse 27 Fév, 2022 à 9:25 pm

    Merci pour cet article et cette vidéo ! Je me retrouve dans beaucoup de ces symptomes : acné rouge qui gratte, anxiété, fatigue, règles douloureuses, syndrome prémenstruel, endométriose, intolérance au gluten… Quels spécialistes consulter dans ce cas ? Merci d’avance

    • Emanuelle Haudegond 28 Fév, 2022 à 10:26 am

      Bonjour Clarisse, désolée d’entendre cela, je sais que l’intolérance à l’histamine est un vrai cauchemar… Comme expliqué dans la vidéo, vous allez avoir besoin de tests fonctionnels (= analyses de laboratoires privés) pour comprendre ce qui se cache dernière cette hypersensibilité à l’histamine. Christèle Scarland-Sabini et moi-même sommes toutes les deux habilitées à pratiquer ces tests. Vous pouvez faire acte de candidature ici pour être accompagnée par moi, ou contacter Christèle à partir de son site ou compte Instagram. Au plaisir peut-être de vous reparler ?

Les commentaires sont clos.

Catégories : Solution acné
Aller en haut